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Voilà ce qu'il nous livrait le 26 novembre 2014:

Notre société FOURMAINTRAUX et DUTERTRE (qui occupait 200 personnes à l’époque) a repris à partir de fin 1971 toute la fabrication de la collection VERCERAM.
VERCERAM fabriquait des vases, lampes, coupes, boites, etc. pour les magasins spécialisés et, surtout vers la « fin » de son activité, a développé pour la société « DENICOTEA », qui était grossiste, fournisseur d’articles cadeaux pour les fumeurs (à l’origine des fume cigarettes avec filtre, d’où leur nom, puis pipes, cure pipes, pots à tabac, etc.),
Toute ces gammes  étaient d’une grande qualité de fabrication, avec d’une part des juxtaposition de couleur qui nécessitaient du travail précis à la main, au vaporisateur, des temps de séchage entre les différentes couches, des brossages subtils, et d’autre part des émaux à aspect lustré, qui nécessitaient un nombre de cuisson plus important que la moyenne, et un atelier hors poussières pour éviter la moindre pollution par impureté.
Dans la gamme il y avait aussi un modèle de cendrier DE GRASSE et deux modèles de cendriers FRANCE tant que ce paquebot a navigué sous ce nom. Nous en faisions par série de 100 minimum, régulièrement (500 par an ?).
Ces magnifiques pièces étaient fragiles et devaient être remplacé à la moindre ébréchure, par ailleurs on nous a toujours dit que la clientèle DE CES PAQUEBOTS en faisait un « souvenir » très symbolique, que l’on pouvait se procurer à bord (acheté ou non).
L’artiste qui a conçu tous ces modèles chez VERCERAM était Monsieur CAUX, (à Montreuil, prés de Paris), je ne sais plus combien de personnes étaient employées par VERCERAM , mais on peut imaginer une dizaine maximum compte tenu de leur production.
C’est Monsieur CAUX qui nous a contacté pour nous proposer la reprise de son activité après un dépôt de bilan  en 1971. Je ne connais pas les fonctions précises qu’exerçait de Mr CAUX chez Verceram , mais c’est lui qui possédait tout le savoir faire pratique, et il était capable de maitriser toutes les phases de la fabrication, notamment la mise en couleur des pièces. Je n’ai malheureusement pas connu son atelier en région parisienne.
Nous avons alors racheté la totalité de ses moules et droits. Comme  je venais de rentrer dans la société familiale, c’est moi qui me suis occupé de la mise au point cette fabrication nouvelle et délicate.
FOURMAINTRAUX ET DUTERTRE a pris en charge la totalité de la fabrication et commercialisation de VERCERAM, avec l’appui de Mr CAUX, ex patron de cette société.
Notre client unique était DENICOTEA
En ce qui concerne cette production, les archives qui restent sont en possession de Monsieur ------------, qui a essayé de préserver ce qu’il a pu au moment de la liquidation de la société en 2009….

Avant cette reprise de la société en 1972 marquée par le développement de la marque DENICOTEA, il y eu trois autres aspects de la production.

La première la plus ancienne (entre1930 & 1940) se compose de céramiques émaillées, souvent vertes foncées, parfois rehaussées d'or.

La deuxième sans doute des années 40-55 est plus colorée (jaune vert bleu). Son vocabulaire de forme s'inspire de la flore et de la mer.

Des aplats de couleur striés jouxtent des aplats blanc crème.

Certains collectionneurs ne s'intéressent qu'a cette production.

Enfin vient la troisième et dernière production (entre 1955 et 1971).

Plus caractéristique elle a donné à la marque ses lettres de noblesses.

Et ce qui fera quelques décennies plus tard sa renommé, causera aussi sa perte: son avant-gardisme.

Le vocabulaire de forme s'inspire essentiellement de la mer, mais plus la production avance, plus les formes sont abstraites, les courbes tendues, et le dessin radical. 

Les derniers modèles sont d'une rare pureté, et d'une grande créativité.

Rendons hommage à Mr Caux alors directeur et créateur pour la marque.

L'émail nacrée ou irisée fait son apparition. La majeure partie de la production est bicolore. Le blanc s'unit au noir irisé, au bordeau irisé, au orange moucheté de noir et au rouge moucheté de noir (mes préférées). 

L'autre partie de la production (moins heureuse) reprend les mêmes formes mais s'habillent d'un émail rouge et marron mélangés, il est vrai tendance à l'époque.

Un poinçon permet d'identifier la marque : Un V dans un ovale où est inscrit MADE IN FRANCE.

Chaque modèle possède son n° à 4 chiffres (6210-27 ou 6210-45 quand il y a 2 chiffres après le n° de modèle c'est pour différencier 2 tailles d'un même modèle. Ici 27cm ou 45cm)

Enfin un nombre à 2 chiffres en creux est sans doute là pour numéroter l'exemplaire. 

Il n'y aurait donc pas plus de 99 exemplaires d'un même modèle???

Comme je le disais plus tôt, les plus belles pièces sont les plus récentes (bien que certains modèles précoces comme le cendrier 6100 font preuve d'avant-gardisme).

Certains modèles comme la série des « cheminées qui fument » constituent des collections en soi.